A quoi servent les émotions ?
... du danger de les ignorer


texte tiré et inspiré de la page
http://www. redpsy. com/infopsy /emotions.html
(Tous droits réservés)

Par Jean Garneau, psychologue
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Résumé de l'article
Ce texte aborder l'importance et l'utilité de ressentir nos émotions: à quoi elles servent.

Préambule
Il nous arrive de considérer nos émotions comme des obstacles, des erreurs ou des faiblesses. Nous cherchons alors à les contrôler et à les empêcher de se manifester.
Par exemple, au moment où je m'adresse à la personne qui m'intéresse le plus, je deviens nerveux et tendu et je considère que c'est le pire moment ! Je voudrais être à mon meilleur pour l'impressionner, mais au lieu de ça je rougis, je bafouille et je perds mes idées.
Ça ne me dérangerait pas d'être énervé, seul chez moi, mais à ce pire moment, toutes ces réactions me nuisent en m'empêchent de faire ce que je veux.
Mais en fait, c'est précisément au bon moment et au bon endroit que je deviens tendu et que je rougis. Et oui...
 

Sommaire


A. Pourquoi avons-nous des émotions ?
Nos réactions émotives sont là pour nous aider à nous adapter à chaque situation de notre vie.
Elles servent à nous permettre de tirer le plus de satisfaction possible de chaque moment et d'éviter les obstacles et les dangers qui se trouvent sur notre chemin.
C'est comme un système de guidage très sophistiqué qui nous amène à la satisfaction de nos besoins.

Par exemple, la peur déclenche en nous des réactions physiques qui nous aident à faire face au danger plus efficacement. Notre vision devient plus précise, nos réflexes plus vifs, nos muscles plus forts et nous sommes moins sensibles à la douleur. Nous avons alors tout ce qu'il faut pour mieux réagir au danger en combattant ou en fuyant efficacement.
On voit souvent, dans de telles situations, des personnes qui accomplissent des choses dont elles seraient normalement incapables.

Nos sentiments et nos émotions nous informent continuellement sur la situation dans laquelle nous sommes et sur notre état intérieur. Plus précisément ils nous renseignent sur l'effet des événements et de nos propres actions sur notre équilibre intérieur.

A chaque moment, mes réactions émotives m'indiquent dans quelle mesure mes besoins sont satisfaits ou insatisfaits Elles me montrent jusqu'à quel point la situation ou les événements me conviennent vraiment.

Lorsque nous pensons aux émotions de ceux qui nous entourent, cette réalité nous apparaît évidente.
Si mon ami devient triste ou en colère pendant que je parle, je sais immédiatement que ce que je viens de dire ne correspond pas à ce qu'il voudrait

Lorsque nous pensons à nos émotions nous sommes portés à considérer notre tristesse non pas comme un signe important à considérer, mais comme une faiblesse relativement inacceptable et notre colère comme un manque de maîtrise et non comme une énergie utile pour vaincre un obstacle sérieux.

Parfois, il nous arrive d'accuser les autres d'avoir des réactions émotives excessives. Mais là encore, il est facile de déceler le motif de cette évaluation: nous considérons la réaction de l'autre comme trop forte ou trop émotive lorsqu'elle dérange notre démarche, lorsqu'elle nuit à l'atteinte de nos objectifs.
 

B. Des messages précis
Chaque émotion ou sentiment nous donne un message précis à propos de notre équilibre intérieur.

Pour connaître le sens particulier d'un sentiment, il suffit d'y être soigneusement attentif et de le ressentir complètement.
Si je suis réceptif et curieux devant les sentiments et les émotions qui apparaissent dans mon monde intérieur, il est assez facile d'en comprendre les messages.

Mais par contre, si je considère mes réactions comme peu appropriées, cela ne les empêchera pas d'exister, mais leur signification ne pourra devenir claire. En fait, mes sentiments commenceront alors à prendre des formes différentes qui refléteront non seulement le déséquilibre initial, mais également les déséquilibres supplémentaires fruits de mon refoulement.

Repousser un sentiment semble bénin mais c'est la première marche de la descente aux enfers, le premier pas vers une profonde aliénation et une multitude de problèmes en tous genres.

Les frustrations s'accumulent, on a par exemple l'impression d'être comme une bombe, deuxième marche et les sentiments deviennent plus intenses, tellement que j'en viens facilement à les considérer comme disproportionnés.
Mon émotion reflète alors non seulement ma réaction à l'événement actuel, mais également mes frustrations accumulées.
Ma réaction est trop forte pour la situation présente, mais de la bonne intensité si l'on tient compte de l'ensemble des situations auxquelles j'ai refusé de réagir.
 

C. Les émotions étouffées sont coûteuses
L'insatisfaction monte mais je crois de moins en moins à la possibilité de parvenir à une solution.
Plutôt que de continuer à ressentir la colère qui monte et qui pourrait servir à briser le cercle vicieux, je choisis de l'étouffer. Je ne crois plus qu'il est utile de soulever encore une fois le problème pour arriver toujours à la même impasse, je trouve moins fatigant de bouder ou de boire...
Le résultat final est toujours le même: je choisis l'indifférence, de m'éteindre, troisième marche de la descente vers la perte de soi.
Ce choix, on le paye chèrement !
On ne souffre plus vraiment, on ne réagit plus tellement, on est comme neutre, et pas seulement avec la personne devant laquelle on étouffe ses réactions, c'est un peu partout. Cette indifférence s'étend comme une tache d'huile. En fait, on est psychologiquement ou émotivement mort ! On n'a plus de réaction et nos réflexes disparaissent, même ceux qui servent à la survie.
 

D. Les fausses réponses aux besoins
Si cette indifférence émotive apparente dure trop longtemps, on glisse vers la quatrième marche: celle où des indices secondaires accaparent notre attention. Plusieurs maux nous guettent alors: dépression, angoisse, phobies, stress, migraines, maux de dos,...
Tous ces problèmes découlent de notre capitulation ou de notre aveuglement volontaire. Ce sont les résultats directs de nos façons de fuir, de nous engourdir, d'éviter de voir ou de savoir ce qui ne va pas.

Ces réactions sont les indices de notre organisme pour attirer notre attention sur des manques importants par rapport à nos besoins principaux. Mais cette fois, les indices sont beaucoup plus difficiles à décoder. Premièrement, parce qu'ils sont très indirects: les réactions saines (sentiments et émotions) se sont transformées en problèmes (symptômes) qui empirent encore la situation. Deuxièmement, les nouveaux indices sont difficiles à utiliser parce qu'il s'agit de problèmes qui exigent des solutions supplémentaires. En accaparant notre attention, ces problèmes la détournent du manque de satisfaction qui persiste et nous empêchent d'y remédier. Il devient donc difficile de s'attaquer à la cause réelle de nos maux, car elle est cachée derrière un mal qui prend de plus en plus de place.

Mais il arrive très souvent que cette inquiétude débouche sur une nouvelle forme d'évitement: la recherche de satisfactions compensatoires. C'est la cinquième marche d'un escalier de plus en plus glissant. On ne voit plus que le malaise réel vient de notre profonde insatisfaction, car nos joies et nos difficultés ponctuelles crées par ses compensations nous la dissimulent. L'excitation cache la frustration et tente en vain de remplacer la satisfaction.
Mais ces paradis artificiels sont remplis d'illusions et de cruelles déceptions: toute l'admiration au monde ne vaut rien pour nourrir émotivement la personne qui a besoin d'être aimée !
 

E. Les complications physiques
Mais alors, les problèmes deviennent encore plus graves et plus insidieux. C'est notre corps qui devient la voix de nos besoins, les troubles physiques apparaissent comme des cris d'alarme de notre organisme qui n'en peut plus. C'est la sixième marche: les symptômes nous indiquent qu'il s'agit d'une situation grave et urgente.
 

F. Le chemin vers le marasme
En résumé, on peut comparer ce cheminement à un escalier qui descend vers le marasme psychologique. C'est le passage dangereux qu'on emprunte si on refuse de prendre nos sentiments et nos émotions au sérieux et si on refuse de tenir compte des messages qu'ils véhiculent. Cet escalier très glissant nous invite à continuer toujours vers le bas; seul un choix volontaire, appuyé sur une bonne compréhension des forces en jeu, peut nous permettre de rebrousser chemin vers une vie saine et satisfaisante.

Voici un résumé des étapes de ce cheminement néfaste. Le fait de le connaître et de savoir déceler où nous en sommes sur cette voie est déjà un élément de solution.

  1. Contester, repousser ou contrôler le sentiment ou l'émotion.
  2. Accumuler les frustrations, émotions 'excessives'.
  3. L'élimination des indices (indifférence).
  4. Les réactions secondaires (angoisse, phobie, stress, dépression).
  5. Les satisfactions illusoires et compensatoires.
  6. Les problèmes et solutions physiques.
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