AAPEL

texte du site
http://www.lavoixdunord.fr
tous droits réservés
lavoixdunord.fr

 
Edition du Mercredi 05 Fevrier 2003
Actualite
Santé
Alain T0RT0SA vient de créer la première association en France d’informations sur le trouble de la personnalité dit « Etat limite » 
Etre « borderline »... ce n’est pas dans leur nature
« C’est une maladie qui fait 30 morts en France par jour. Qui touche au moins 3 % de la population. Soit plus d’ 1,5 million de personnes en France ou 100 à 150 millions dans le monde. C’est presque autant que de diabétiques. Sans compter les proches », assène Alain T0RT0SA. 
« 10 % des malades se suicident, c’est mille fois plus que dans le reste de la population. Pourtant, l’opinion publique n’en connaît rien », poursuit avec force le président de l’association ... AAPEL (Association d’aide aux personnes souffrant d’un trouble de la personnalité « Etat limite »). « Elle n’est même pas enseignée dans les facultés de médecine française alors qu’elle est connue de toutes les autorités mondiales dont l’OMS (Organisation mondiale de la santé). »
Depuis qu’il a mis un nom sur la maladie dont souffrirait une amie (*), Alain T0RT0SA veut comprendre pourquoi il lui aura fallu dix ans pour « en arriver là », à ce diagnostic : « borderline » (mot d’origine anglaise, signifiant « à la limite »). « Cette maladie est très connue aux Etats-Unis mais en France, c’est une zone d’ombre. Les maladies mentales sont tabou. On associe trop souvent ces troubles à la folie. 
» Etre borderline n'implique pourtant aucune déficience mentale, c’est une difficulté à gérer ses émotions.
Symptômes.- Faute de diagnostic, le malade qui s’ignore a fini par se dire qu’il n’était tout simplement pas comme tout le monde, que « c’est dans sa nature ». Dans sa nature d’avoir des crises de rage, des changements d’humeur soudains, rapides et fréquents, d’être anxieux, des relations de type "amour/haine", d’avoir le sentiment d’être une victime... En tout, treize comportements ont été recensés. Si une personne souffre de cinq de ces maux, il peut bien être borderline. « Ces comportements doivent être durables et récurrents. Etre vraiment vécus au quotidien », ajoute le président de l’AAPEL. Ce n’est pas parce que vous vous inquiétez pour un rien que vous êtes borderline. 
Ni vu, ni connu.- D’ailleurs si les causes de ce comportement n’ont jamais été recherchées, c’est parce que cette maladie est méconnue mais surtout parce que le malade donne le change. « C’est sans doute leur plus grande malchance, explique Alain T0RT0SA. Sauf à vivre avec eux, on ne s’aperçoit pas de ces changements de comportement. Souvent, elles passent pour des personnes pleines de vie, heureuse alors qu’elles peuvent décider soudainement de se suicider. Beaucoup ont des comportements auto-destructeurs. Se droguent, se mutilent, sont alcooliques... mais le cachent bien. 
»
Trois facteurs risques.- Les études menées ont prouvé que ce trouble mental avait trois origines : génétique, biologique et environnementale. « Il y a un facteur de prédisposition, avance Alain T0RT0SA, mais il faut y associer le biologique et un événement déclenchant pour développer la maladie. » L’élément biologique serait un taux trop bas de sérotonine, à l’origine notamment d’un besoin de se faire mal. Pour le déclencheur, il faut chercher souvent dans l’éducation, un entourage plus ou moins présent. Un facteur plus difficile à déterminer.
Facile à soigner.- Mais le comble pour A. T0RT0SA, est la facilité à soigner cette maladie : « un traitement médicamenteux et une thérapie. » Des traitements encore une fois, plus étudiés et mis à l’épreuve aux USA. D’où son engagement pour faire bouger les choses en France. Des malades et leurs proches témoignent de leur souffrance sur le site internet de l’AAPEL. 

Sophie LEROY 

AAPEL, . www.aapel.org 


Liste des articles Vos réactions


retour page article publiés sur  l'AAPEL